La Conquête Spatiale
Après cette traversée expresse de la Bolivie, on retrouve Jérémie, notre guide suprême, à San Antonio de los Cobres en Argentine. En compagnie de Pierre, Piera et Marie, et à bord d'un resplendissant Toyota 4Runner, ils arrivent en provenance de San Pedro de Atacama.
On constitue rapidement une succursale efficace de la Banco de la Nacion Argentina, on trouve de la corde et des bidons d'essence, et on s'embarque en mode tout terrain à bord de notre 4x4 tout confort. Jérémie a prévu de nous emmener loin, très loin... Direction l'Espace, au minimum!
Décollage! Notre vaisseau fonce tout droit dans le désert froid et intersidéral de la Puna Argentina. N'ayant pas suffisament de carburant pour faire la grande boucle par Mercure et Vénus, on fait le choix de débuter le périple sur Mars, simplement.
Personne à l'horizon bien sûr, et pas un brin d'eau ou de végétation, normal. On trouvera tout de même les vestiges d'une civilisation marsienne dans le village de Tolar Grande, avec un chaleureux refuge pour conquistadors, où l'énergie provient d'un générateur, et les subsistances essentiellement composées de boeuf à la milanaise et de purée.
Notre oxygène étant compté, on fonce dès le lendemain vers Jupiter. L'atmosphère est épaisse et froide, le soleil ne parvient pas à percer, et les minéraux tirent vers le jaune sulfuré. Quelques traces de neige, un soupçon de végétation tenace dans l'adversité, des canyons et des salines. En revanche, aucune âme qui vive sur cette planète immense et désolée.
On continue notre voyage d'exploration vers Saturne. L'éloignement du soleil dope de plus en plus la présence de la neige, et les terres rouges se révèlent au levé du jour. Très impressionnant, Saturne!
Avant de pouvoir rejoindre Uranus, il nous faut d'abord franchir la voie lactée, et surtout passer une frontière et un col à 4900m d'altitude, ce qui ne sera pas possible avant nouvel ordre selon les autorités locales.
Par chance, Saturne est dotée d'un poste de douane sympathique, d'un babyfoot, et d'un refuge gratuit! On prend notre mal en patience, en espérant que nos réserves d'oxygène nous permettront de rentrer à temps. On en profite pour crever deux pneus, et goûter aux spécialités locales. Poulet frites, Coca-Cola et football, voilà comment on s'occupe sur cette planète!
Après deux nuits forcées sur Saturne, on a la bonne surprise de pouvoir enfin passer la frontière. De l'autre côté, Uranus se révèle très touristique, mais au climat plus agréable. Dans sa capitale San Pedro de Atacama, on s'adonne à nouveau massivement à l'art du poulet frites. Notre soirée astronomique sera malheureusement annulée, pour cause de nuages.
Le lendemain, on part enfin pour trois jours de circuit organisé sur Neptune et Pluton, en compagnie de Freddy, notre chauffeur local. Comme tous les neptuniens, Freddy conduit un Toyota Land Cruiser modèle 1995, à pneus arrières lisses.
On s'élance avec toute une flotte de semblables à l'assaut des lagunes. Les neptuniens sont un peuple tranquille, pleins d'attention pour leurs hôtes, sans pour autant en exagérer. Leur président s'appelle Evo Morales, et il faut croire que l'éloignement leur réussit plutôt bien.
On retrouve la présence d'eau, et quelques espèces animales indigènes semblables à des camélidés. On remarquera également la présence de flamants roses, certainement l'ultime étape de leur longue migration.
Après neuf journées en vadrouille tout autour du système solaire, on attérit enfin sur notre chère planète Terre... Du moins, à La Paz. On s'assure tout de même de la présence de pizzerias pour vérifier la destination, c'est bon, nous sommes à bon port!